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Sur le même sujet

Livres de Poésie

Cette Heure-Là (Hakibbutz Hameuchad – Sifriat Poalim Publishing House | 1981)


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Poèmes traduits de l’hébreu (par Fabienne Bergmann):

Les ancêtres

Comme une dalle sur une fosse
Leurs voix scellent le ciel
Poignées de mains de routine
Ils se saluent
Les pointes de leurs barbes vibrent
Aux vents d’autres temps
Et les ailes affolées de leurs arguties
S’agitent sous un dais fangeux
Comme à l’orée des cieux

En suspens au bord de l’abîme,
Rôdent mes ancêtres
Serrés les uns contre les autres
En robe stricte de pays lointains
Manches hispaniques au parfum de jasmin.
Au vent battent papillotes et fourrures
Odeurs de maison-mur
De villes étrangères
Charivari d’enfants
De femmes
De casseroles

Ils se tiennent par la main, leur pacte de sang
Scelle la voûte des cieux
Sans que rien n’y paraisse passe à eux
Le fruit de leurs entrailles


 Corps de Mots (Hakibbutz Hameuchad, 1990)


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Poèmes traduits de l’hébreu (par Emmanuel Mosès):

Galop

Un taxi de marbre a l’avant emplumé
Se précipite sur les toits et jusqu’au bout des marches
Brandi comme un masque dans un mouvement d’onagre
De l’abime des tours a la blancheur du silence

***

Poèmes de Yafo, Les Prophètes

3.
Comme un coup de néon dans l’obscurité
L’exile du corps hors de l’âme
Dans les cours des fous-croyants
Partir dans leur sueur à la recherche de la douceur du sable
Fouler, orteils tendus, les lettres

4.
Rose, soudain rose
Pistache, vanille et été
Le contact du sable chaud avec les doigts
Une balle de ping-pong couleur fraise
Fond entre les éclairs des mastications.

***

Grand Hôtel Suez

Deuxième étage au dessus du boulevard Saint-Michel
Sur le trottoir d’en face.
Deux étoiles et des promesses de luxe
De serveurs vêtus de blanc à bord
De paquebots de croisière et de lions d’Aida.
Deuxième étage
Au dessus d’un bazar tapageur d’émigrés
Et de restaurants.
Une enseigne au néon sale
Déclare dans l’insolite du soir
Comme s’une rive se ruant vis-à-vis:
Suez, ville-fantôme de balles perdues
Cadavres racornis de soleil sur le môle
Toi, au comble de la douceur de tes yeux…


Récit de La Mer – Chronique d’Exégèse (Livre d’artiste : Harel, Jaffa, 1998 | Éditions Carmel, Jérusalem, 2000)

Par: Michal Govrin
Gravures: Liliane Klapisch


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Ainsi parla Jérusalem, Hymnes et Poèmes (Dvar-im /Édition Carmel, 2008 | Livre d’artiste dans « L’atelier d’Impression de Jérusalem », 2008) Gravures et peintures, Orna Millo

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Poèmes traduits de l’hébreu:

Le Sentier

Très prudent le sentier qui descend et qui monte
Sur le Mont des Oliviers seuls les pas du Messie
Y résonnent dans les blocs de pierre soulevés
Et posés sur les tombes

Très prudent le moment dans l’écartement de la vallée
Combien de souvenirs de chair il tient
Combien de souvenirs d’accouplements
Reposent au sein de l’utérus du Messie-Roi

Très prudente la vallée poussiéreuse
Ses cuisses sont façonnées dans la pierre et l’or
Ses seins aspergent du restant de lumière
La porte murée de Sa miséricorde.

Traduit de l’hébreu par Emmanuel Mosès

***

Mannequin en plastique

Dans une promesse aux cuisses écartées,
Un mannequin en plastique brille de tous
Les feux de sa culotte en nylon vers la ruelle
Du souk face au flot des fidèles remontant
Du mur des Lamentations, entre les stations de la croix et les étals de safran

La lumière-néon bon marché blesse la tunique
transparente pourpre comme la fausse promesse d’Ashtoret
exilée de son temple.
Ses gémissements battent du sang qui clignote
du sexe des flippers

Le secret a été exilé de Jérusalem la langue collée au palais, tranchée, a été exilée
Les voix des croyants ont été exilées aux antennes
paraboliques, écoulées vers l’automne,
la sécheresse persistante, l’abîme dans les soubassements du temple.
Un puit maçonné ma sœur mon épouse. Un puit maçonné, une source scellée.

Traduit de l’hébreu par Sophie Loizeau et Emmanuel Moses
(Atelier de poésie, MAHJ, Paris, mars 2008)

***

Qui a peur de Jérusalem ?

Qui a peur de Jérusalem, qui l’abhorre
Qui la maudit dans son cœur et sa bouche
Qu’ai-je à foutre de cette ville de bigots
ville de cinglés
ville de sang et de haine
ville où Hillel l’Ancien poursuit la paix
parmi les débris de verre et de chair ?

Qui hait Jérusalem
pour l’amour qu’il lui a porté jadis en secret
ombrage de vignes dans des cours de pierre
et soirs bleu jasmin ?

Dure la haine de Jérusalem
flamme-de-Dieu
Des trompes d’eau ne sauraient l’éteindre

* Quelques mois après l’attentat du café Hillel, 2003.
Traduit de l’hébreu par Sophie Loizeau et Emmanuel Moses
(Atelier de poésie, MAHJ, Paris, mars 2008)


Seder Cette Nuit (Ha’Bama, l’École du Théâtre Visuel Jérusalem, 1989)


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